Déclaration du Professeur Hans Joachim Meyer, président du ZdK, et de Michel Camdessus, président des SSF
à l’occasion du 40 ième anniversaire du traité franco-allemand du 23 janvier 1963
Le 40ième anniversaire du traité franco-allemand du 23 janvier 1963 est pour nous l’occasion de rendre hommage aux responsables politiques qui, des deux cotés du Rhin,ont su tirer les justes leçons du passé et permettre à leurs deux peuples de se réconcilier. Nous associons à cet hommage les hommes et les femmes dont l’engagement infatigable a conduit au cours des dernières décennies à une meilleure compréhension entre les peuples et les états de ces deux grands pays voisins au cœur de l’Europe.
Evoquer la signification historique et la valeur politique du traité franco-allemand pour l’unification de l’Europe est d’autant plus justifié que celui-ci a formalisé et institutionnalisé un accord entre responsables des deux états qui avait été une condition nécessaire et déterminante pour la fondation de la Communauté Européenne du Charbon et de l’Acier. La réconciliation franco-allemande se situe donc à l’origine du mouvement qui, au cours de la seconde moitié du 20ième siècle, a conduit à l’unification des peuples d’Europe réunis dans un ensemble transnational nouveau.
Comme entre d’autres pays d’Europe, il existe entre la France et l’Allemagne des différences politiques et historiques qui influencent l’évolution de l’Union Européenne. La compréhension franco-allemande est, pour cette raison même, l’une des conditions indispensables à l’union de l’Europe.
La valeur politique du Traité franco-allemand réside dans le fait qu’il oblige les deux voisins à des consultations régulières . Cette obligation a une signification historique : Français et Allemands, dont les points de vue peuvent être divergents, sont liés contractuellement pour assumer leurs différences et résoudre les problèmes qui en découlent : cela constitue un point d’ancrage pour le maintien de l’Union Européenne. Au cours des étapes délicates du processus d’intégration, le traité a toujours permis d’effacer les malentendus et de surmonter les difficultés.
Mais le traité n’a pas seulement servi à dépasser ces difficultés. Il est devenu un modèle : deux voisins, anciens ennemis, ont réussi à enterrer définitivement leur antagonisme et sont désormais en mesure d’affronter ensemble leurs problèmes d’avenir. Voilà ce que le traité nous enseigne !
Aujourd’hui les Européens ont la tâche d’imprégner de cette dynamique la rédaction d’une constitution où seront exprimées leurs valeurs communes et leur volonté affirmée de vivre ensemble dans la paix en construisant ensemble leur avenir. Aux Allemands et aux Français de trouver le bon chemin pour remplir cette mission.
Le ZdK et les SSF souhaitent apporter une contribution à la réalisation de cette tâche grâce à la qualité de leur dialogue et à un partenariat toujours plus étroit.